discussion générale (en effet)

Tiens je propose que ce topic-ci soit celui plus général sur l'après-sidérurgie. Qu'on y fourre nos sentiments mélangés sur "l'après", quoi...

Par exemple, à l'image du U4 qui peine à convaincre et à se développer, ou le golf de Longwy dont j'ai appris que les travaux étaient arrètés (why ?) (tant mieux, mais avis perso), l'après industrie peine à se donner une vraie visibilité cohérente en Lorraine, sans doute parce que dans les esprits, rien n'est clair non plus et l'emploi prime sur le symbolique, aussi parce que l'après sidé est souvent suspecté de nostalgie. (début de discussion ouverte)

A te lire , la sidérurgie a totalement disparue de la lorraine mais ce n'est pas encore le cas.Il reste dans la vallée de la Fensch plus de 3000 emplois chez ARCELORMITTAL et CHORUS et des centaines d'emplois indirect.
On fabrique les rail pour les TGV à knutange et un gros investissement est prévu pour les passer de 80 mètres a plus de 100 mètres.
On a toujours une filière liquide complète sur hayange sérémenge avec 2 Haut Fourneaux , une aciérie , une coulée continue , 2 fours a brames , un laminoir a chaud Tout ce beau monde est suivi d'une usine a froid sur Florange capable de sortir 2 millions de tonnes de produit plat pour des constructeurs tel que Daimler.
Je suis sidérurgiste depuis 26 ans et j'espère bien l'être encore 15 ans
D'ailleurs je vois le U4 chaque jour ou je vais travailler et je n'ai pas encore pris la peine d'aller le visiter ( j'ai honte ) par contre j'ai pu visiter le Haut fourneau P6 de Hayange en activité ... c'est vraiment une usine a gaz lol
Donc voila , toute la sidérurgie lorraine n'est pas morte ..

Terickk a écrit: Donc voila , toute la sidérurgie lorraine n'est pas morte ..

entièrement complètement 100% d'accord. et il y a des atouts, des projets...



(si tu veux visiter le U4, y compris les endroits pas ouverts au public, je suis dispo)

Ah mais mes chers, loin de moi l'idée de dire qu'elle est morte, la plus grande partie a disparu mais elle a tout façonné et continue d'influencer dans certains coins précis, une partie importante de la vie. Je crois qu'en effet il ne faut pas parler de la sidé au passé ABSOLU, ce n'était pas mon propos.

Negative432, quand tu parles de visiter "le U4 interdit", tu parles à qui ?

J'étais au U4 ce dimanche, visité en effet des coins que je ne connaissais pas, notamment les 2 batiments du fond, mal désamiantés par ailleurs...

Et CHORUS ou CORUS ?

SInon, j'aimerais bien visiter le site du P6, si quelqu un sait comment s'y prendre, car joindre les bureaux de la comm d'ARcelor, perso j'y suis grillé je pense donc j'essaie même pas.

manuVDF a écrit:Negative432, quand tu parles de visiter "le U4 interdit", tu parles à qui ?

à celui qui ne l'a pas encore visité... j'ai pas parlé d'interdit, mais de parties pas ouvertes au public.

negative_rf36/19 a écrit:

manuVDF a écrit:Negative432, quand tu parles de visiter "le U4 interdit", tu parles à qui ?

à celui qui ne l'a pas encore visité... j'ai pas parlé d'interdit, mais de parties pas ouvertes au public.

Oui j'avais compris.

C'est clair que par rapport au début du siècle , il ne reste plus grand chose aujourd'hui hui ... Les mines et usines représentaient combien d'emplois avant les année 50 ?
50 000 ?

En ce qui concerne la visite des haut fourneaux d'hayange , je pense que ce n'est vraiment pas le bon moment vu la situation tendue qu'il y règne suite aux arrêts , redémarrages ,a la fiabilité désastreuse , au manque de personnel ... Les visites touristiques officielles ne doivent pas passer dans ce coin vu les risques sécurité liés aux gaz produits et utilisés.
J'ai pu visiter le haut fourneau en activité de la cave au grenier parce que je fais partie de la boite et que j'étais accompagné officiellement d'un ami responsable des hauts fourneaux.
Mais si un jour l'occasion se présente , je ferais signe

merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

Terickk a écrit:C'est clair que par rapport au début du siècle , il ne reste plus grand chose aujourd'hui hui ... Les mines et usines représentaient combien d'emplois avant les année 50 ?
50 000 ?

au plus fort de l'activité sidérurgique, 106 000 en 1960, sans inclure les mineurs de fer (25 000 à la même époque). mais il faut relativiser les chiffres actuels (10 000) car ils ne prennent pas en compte les sous-traitants, hors la plupart des grosses boites sidérurgiques (et même les plus modestes) ont externalisé pas mal d'activités qu'elles avaient en propre il y a 20 ans ou moins, comme l'entretien, la maintenance etc. donc je pense qu'on peut ajouter au chiffre actuel facilement quelques milliers de sidérurgistes en plus en Lorraine.

sinon pour les visites, ArcelorMittal est très coincé "officiellement" sur la question en mettant en avant la sécurité, mais c'est du vent, il y a des tas de gens qui y bossent tous les jours et pour lesquels la question ne se pose pas (de la même manière tout développement touristique du U4 était jusque il y a pas longtemps empêché par la présence de la conduite de CO vers Richemont, mais pourtant pendant des années, des habitants ont vécu avec la conduite au dessus de la tête et on se souciait pas beaucoup d'eux) ! j'y suis allé régulièrement (accompagné évidemment) sur les planchers de coulée, et pourtant je suis pas sidérurgiste je pense surtout que c'est une question d'image, pour la com parisienne et même locale, un HF ça relève du moyen-âge, une image à pas trop montrer en quelque sorte...

Entièrement d'accord, je fais partie des gens qui ont vécu sous la fameuse conduite pendant des années, d'ailleurs !
Et le service comm d'Arcelor, à une époque récente en tout cas, faisant la sourde oreille à tout ce qui était de l'ordre de faire entrer une caméra sur le site, du coup ceretains l'ont fait de manière clandestine et avec l'aide de travailleurs du cru, et même un célèbre documentaire des années 2000 a fait comme ça. Le respopnsablée de la comm, sans le citer, était un type dont la principale fonction était de vérouiller la comm, tout en ouvrant parfois le site à des visites scolaires, très cadrées. Mais personne qui pouvait émettre éventuellement un regard critique, n'avait accès à son bureau, moi je me suis fait jeter 10 fois et pas toujours poliment d'ailleurs.

Sinon, tes chiffres du haut de post me semblent très importants, tu as raison d'insister sur le caractère non-fini de la sidé en Lorraine, même si...

manuVDF a écrit:Et le service comm d'Arcelor, à une époque récente en tout cas, faisant la sourde oreille à tout ce qui était de l'ordre de faire entrer une caméra sur le site, du coup ceretains l'ont fait de manière clandestine et avec l'aide de travailleurs du cru, et même un célèbre documentaire des années 2000 a fait comme ça. Le respopnsablée de la comm, sans le citer, était un type dont la principale fonction était de vérouiller la comm, tout en ouvrant parfois le site à des visites scolaires, très cadrées. Mais personne qui pouvait émettre éventuellement un regard critique, n'avait accès à son bureau, moi je me suis fait jeter 10 fois et pas toujours poliment d'ailleurs.

ceux que je connais sont sympas, mais ils n'ont plus tellement voix au chapitre, les décisions sont prises au Luxembourg, à Paris (via Media 7 la boite qui "gère" l'image du groupe) ou à Londres, donc la marge de manoeuvre officielle est réduite. après, dans les faits...

manuVDF a écrit:Sinon, tes chiffres du haut de post me semblent très importants, tu as raison d'insister sur le caractère non-fini de la sidé en Lorraine, même si...

Source : la Lorraine sidérurgique de Claude Prêcheur (1958). Sur le "caractère non fini", je ne lis pas dans le marc de café. Je ne fais jamais de prospectives, je me base sur les documents dont je dispose pour essayer d'avoir un état des lieux, mais quand je vois que même les syndicalistes (je parle même pas des salariés) n'ont pas accès aux comptes, aux carnets de commande, aux investissements etc, la tâche est rude !

negative_rf36/19 a écrit: Je ne fais jamais de prospectives, je me base sur les documents dont je dispose pour essayer d'avoir un état des lieux, mais quand je vois que même les syndicalistes (je parle même pas des salariés) n'ont pas accès aux comptes, aux carnets de commande, aux investissements etc, la tâche est rude !

Tout a fait ok sur ce point !! en local , plus personne n'est assez haut placé pour avoir une vision globale sur cet immense groupe ... les commandes rentrent et sont dispatchées ici ou ailleurs en fonction des rentabilités des différentes usines.
Mittal est seul aux commandes de ce géant et il fait ce qu'il veut .
Mais bon .. avant d'être racheté , notre ancien président Dollé avait annoncé la fermeture définitive des 2 haut fourneaux d'hayange et pourtant ils tournent encore . Personne n'est tout blanc et personne n'est tout noir mais dans tout les cas , on est a des années lumières du paternalisme des De WENDEL qui ont façonné une région toute entière. Les premiers fourneaux ont été implanté a Hayange en 1704 il me semble .. Ils ont traversés la révolution française , survécu a deux guerres mondiales et ont faillis crever pour toujours a cause d'une soit disant crise financière ... dur à accepter . On fabrique de l'acier , ils fabriquent du vent et pourtant on ne fait pas le poids.

Terickk a écrit:notre ancien président Dollé avait annoncé la fermeture définitive des 2 haut fourneaux d'hayange et pourtant ils tournent encore.

et le même Dollé est à l'origine de la construction du four électrique de Gandrange au début des années 90, quand le cours de la ferraille a explosé du fait de la demande chinoise ça surtout dire à mon sens que la stratégie de ces groupes (pas seulement celui-là, quand on voit comment Thyssen-Krupp et Corus s'affolent actuellement des hausses annoncées du prix du minerai de fer...) est parfois ubuesque. je n'ai aucune sympathie pour Mittal, mais je dois lui concéder un point : c'est un patron-propriétaire, c'est son pognon qu'il met en jeu, au contraire de Dollé et compagnie qui jouaient celui des actionnaires !

On fabrique de l'acier , ils fabriquent du vent et pourtant on ne fait pas le poids.

C'est beau ca ! mais triste a la fois

manuVDF a écrit:Tiens je propose que ce topic-ci soit celui plus général sur l'après-sidérurgie.

l'après-sidérurgie n'a pas encore commencé... sauf à considérer que les 10 000 sidérurgistes encore en activité sont devenus transparents dans le décor lorrain actuel.

oui, oui c'est vrai, ce feuilleton a demarré il y a 5000 ans déja. Il ne faut pas regardeer avec le petit bout de la lorgnette. Le minerai lorrain n'est pas "pauvre" dans la mesure où même l'angleterre importait le minerai de fontoy. Le minerai était coté parce que le minerai "thomas" permettait de faire de l'acier deux fois plus vite que les fours martins(45minutes) grace au procédé thomas (20 minutes). On vivait donc dans une sphere protégée, une zone d'influence thomas qui s'est fissurée avec les procédés à l'oxygène.
Et surtout il faut retenir qu'un nouveau procédé technique peut changer la donne comme ce fut le cas fin 19eme.

On pouvait penser que tout était finit, mais actuellement on recycle l'acier, la siderurgie n'a plus besoin de recevoir des cargos mineraliers. Le retard est donc rattrapé, il y a des expériences en cours un peu partout; hauts fourneaux produisant de l'acier au creuset etc... à suivre

indyanhorse a écrit:Et surtout il faut retenir qu'un nouveau procédé technique peut changer la donne comme ce fut le cas fin 19eme.

ce procédé existe déjà ! il permet de séparer le fer de son minerai grâce à l'électricité, il est expérimenté à l'IRSID, les chercheurs arrivent déjà à en extraire quelques kilos... c'est la sidérurgie post-carbone, celle de 2050. ce qui est sûr, c'est que le sidérurgiste de cette époque ne ressemblera plus à celui-là :



(photo ludomega/RF_36)

On parle même de haut fourneau entièrement automatisé. Pour la production d'acier, je faisais allusion au haut fourneau expérimenté en autriche et belgique, qui produit directement l'acier au creuset, donc encore mieux que la réduction directe. Bizarrement l'ensemble des articles sur le sujet a disparu du net ces dernières années.

A ce propos ,une fois, j'aimerai bien faire une experience de bas fourneau, soufflerie, petit four en brique à la tombée de la nuit, sur la mine d'aumetz , avec bieres etc...

indyanhorse a écrit:A ce propos ,une fois, j'aimerai bien faire une experience de bas fourneau, soufflerie, petit four en brique à la tombée de la nuit, sur la mine d'aumetz , avec bieres etc...

moi aussi ! tu organises ça ?

Oui bonne idée ca !! on va faire venir tout le club guitare pour gratter autour du bas fourneau

Réaliser un bas fourneau

negative_rf36/19 a écrit:

indyanhorse a écrit:A ce propos ,une fois, j'aimerai bien faire une experience de bas fourneau, soufflerie, petit four en brique à la tombée de la nuit, sur la mine d'aumetz , avec bieres etc...

moi aussi ! tu organises ça ?

J'en suis, j'amène la fondue.

la casse sociale continue chez ArcelorMittal. après la délocalisation de la plate-forme comptable de Florange vers la Pologne et l'Inde, c'est au tour de l'informatique d'être touchée : 140 postes seraient menacés dans le groupe en France.

Ouii pfffff je viens aussi de lire ça dans un tract .... il fait pas bon bosser dans les fonctions support !!